L'Amérique provinciale des années 50. Cathy Whitaker est une femme au foyer exemplaire,
une mère attentive, une épouse dévouée. Son sourire éclatant figure souvent
dans les colonnes du journal local.
Cathy sourit toujours. Même quand son mariage s'effondre, même quand ses amies l'abandonnent.
Quand l'amitié qui la lie à son jardinier provoquera un scandale, elle sera forcée, derrière son sourire, d'affronter la réalité.
Avec : Julianne Moore, Stevie Ray Dallimore
Fiche complèteLoin du paradis
Réalisateur : Todd Haynes
Sortie en salle : 13-01-2016
Avec :
Julianne Moore, Stevie Ray Dallimore
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Bande annonce
- 107 min
- Etats-Unis
- 2002
- 1.85
- Dolby Digital
- Visa n°106.604
Synopsis
L'Amérique provinciale des années 50. Cathy Whitaker est une femme au foyer exemplaire,
une mère attentive, une épouse dévouée. Son sourire éclatant figure souvent
dans les colonnes du journal local.
Cathy sourit toujours. Même quand son mariage s'effondre, même quand ses amies l'abandonnent.
Quand l'amitié qui la lie à son jardinier provoquera un scandale, elle sera forcée, derrière son sourire, d'affronter la réalité.
Crédits du film : © 2002 FOCUS FEATURES LLC AND VULCAN PRODUCTIONS INC
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Fiche artistique
Cathy Whitaker Julianne Moore
Dick Dawson Stevie Ray Dallimore
Nancy Olivia Birkelund
Mona Lauder Célia Weston
Doreen Barbara Garrick
Billy Hutchinson Kyle Smith
Sarah Deagan Jordan Puryear
Janice Whitaker Lindsay Andretta
David Whitaker Ryan Ward
Stan Fine Michael Gaston
Mme Leacock Bette Henritze
le docteur Bowman James Rebhorn
Sybil Viola Davis
Eleanor Fine Patricia Clarkson
Raymond Deagan Dennis Haysbert
Franck Whitaker Dennis Quaid
Esther Mylika Davis
Fiche techniqueProducteur exécutif Steven Soderbergh
Musique Elmer Bernstein
Costumes Sandy Powell
Montage James Lyons
Décors Mark Friedberg
Image Edward Lachman, A.S.C
Co-producteur Bradford Simpson
Co-producteur Declan Baldwin
Producteur exécutif John Sloss
Producteur exécutif Tracy Brimm
Producteur exécutif Eric Robison
Producteur Jody Patton
Réalisateur Todd Haynes
Producteur exécutif George Clooney
Productrice Christine Vachon
Producteur exécutif John Wells
Casting Laura Rosenthal
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Notes de
production Loin du
paradisLe style des mélodrames"Dans "Loin du paradis", j’ai voulu revisiter un genre hollywoodien presque oublié, le mélodrame familial. Je me suis inspiré des films de John Stahl et tout particulièrement de ceux de Douglas Sirk. Comme souvent dans ces films, "Loin du paradis" se déroule dans une banlieue prospère, un monde de satisfaction bourgeoise, de splendeur Technicolor qui ne fait que souligner la solitude secrète des personnages. Dans "Tout ce que le ciel permet" (Sirk, 1956), Jane Wyman interprétait une veuve qui tombe amoureuse d'un homme plus jeune qu'elle (Rock Hudson). Dans "There’s always tomorrow" (Sirk, la même année), Fred MacMurray, négligé par son épouse, reprenait contact avec un ancien amour. Dans ces films, les passions cachées s'embrasent mais sont réprimées sous la critique moralisatrice des amis et de la famille. Dans "Loin du paradis", les insinuations médisantes et bien pensantes de l’entourage feront obstacle aux désirs de Cathy Whitaker. La tradition des mélodrames maternels est la source d'inspiration principale du style de ma mise en scène. Elle fait partie de l'histoire du cinéma américain, depuis les débuts. Nous avons essayé de nous approcher d’un langage cinématographique qui ne nous est plus familier de nos jours. La façon de faire du cinéma dans les années 50 est aujourd’hui révolue, tout comme le Hollywood des studios Universal, où tous les décors étaient construits et où de grands techniciens travaillaient dans une usine à rêves qui se perfectionnait chaque année.
Dans "Loin du paradis", le style est inséparable du contenu. Il est le reflet de l'émotion que dégage l'histoire. Je voulais que l'impact émotionnel et les conventions stylistiques fonctionnent parfaitement ensemble.
Ce qui me plait dans les mélodrames, c'est que d'un côté vous observez des personnages et leur histoire de loin, mais de l'autre vous ne pouvez pas vous empêcher de vous y plonger émotionnellement. C'est parce que ces films évoquent des dynamiques sociales subtiles, des notions telles que l'amour, le désespoir, la trahison, que tout le monde a vécues. C’est pourquoi le spectateur est aspiré au cœur du mélodrame comme dans une spirale. C'est ce que j'ai voulu provoquer avec ce film.
Même si le look et le style de ces mélodrames est tout sauf réaliste, il y a dans ces films une justesse, une vérité émotionnelle qui fait frissonner. Ils sont hyperréalistes, et c'est pour cela qu'on les appelle des mélodrames. Parce qu'ils s'intéressent à notre vie privée, à la plus intime des situations : celle où nous cessons d'aimer quelqu'un."Le rôle des femmes“Loin du paradis" m’a permis d’évoquer le rôle de la femme au sein de la famille. Le sacrifice de la mère est le thème central de bien des mélodrames hollywoodiens, depuis "Stella Dallas" de King Vidor au "Mirage de la vie" de Douglas Sirk (1959). Dans "Loin du paradis", le personnage de Cathy, interprété par Julianne Moore, montre à quel point les femmes devaient se sacrifier pour leur famille, tandis que les hommes poursuivaient avant tout leur recherche du bonheur. Et malheureusement pour Cathy, ce n'est qu'au moment où elle renoncera à ses désirs qu'elle arrivera enfin à parler en son propre nom.
Quand j’écrivais "Loin du paradis", j’ai revu "Les désemparés" de Max Ophuls (dont le remake "Bleu profond" est sorti récemment). Dans ce film des années 50, c'est la mère qui s'occupe des enfants, qui les élève, qui veille à leur propreté et leurs bonnes manières, d’une façon assez obsessionnelle et pas forcément sympathique. Dans de nombreux films de Sirk, ce sont les enfants qui, dès l’adolescence, deviennent les porte-paroles des répressions imposées par la société. Il n'y a pas de vision sentimentale des enfants dans ces films. J’aime cette idée qu’être une mère et une femme au foyer dans l’Amérique des années 50 n'est peut-être pas un sort idyllique.”L’homosexualité"Loin du paradis" va au-delà de ce que le cinéma s'autorisait dans les années 50 quand il s'agissait de décrire l'homosexualité. Avant les années 60, l'homosexualité ne pouvait être évoquée dans un film américain qu’à travers un personnage secondaire ou un petit rôle, une figure comique parce qu'exubérante ou ridicule.
En 1954, Douglas Sirk avait choisi un comédien peu connu sous contrat chez Universal, Rock Hudson, pour interpréter le rôle principal du "Secret magnifique". Ce film, dont le producteur Ross Hunter était ouvertement gay, est un succès. Hudson devient vedette. L'homosexualité existait uniquement dans les coulisses de la fabrication de ces films, mais jamais comme sujet, dans les scénarios.
A l'époque, l'homosexualité était considérée comme une véritable maladie. Pourtant quand je me suis documenté sur les traitements de l’homosexualité à l'époque, j'ai été surpris. Quand on songe aux années 50, on imagine des traitements de choc, des méthodes horribles ou terrifiantes, parce qu'on se représente cette époque comme ouvertement répressive. En réalité, des avancées certaines existaient déjà et dans certains ouvrages, des médecins essayaient de montrer qu'il ne s'agissait pas d'une pathologie, et qu'en fait on ne pouvait pas s'en défaire.
Cela dit, j'ai le sentiment que quelqu'un comme Frank dans "Loin du paradis" ne trouve autour de lui aucun exemple positif pour comprendre les choses, pour sortir de son impasse. Alors la seule solution qu'il trouve, c'est de décider qu'il va se soigner. Voilà comment il s'y prend. Mais ça ne marche pas, bien sûr."Le racisme"La relation naissante entre Cathy et Raymond montre à quel point un couple interracial, marié ou non, pouvait être tabou dans les années 50, aussi bien dans la communauté noire que chez les Blancs. A l'image des mélodrames hollywoodiens des années 50, "Loin du paradis" se déroule principalement dans un monde blanc et aisé. Nous ne percevons les choses qu'à travers ce trou de serrure étroit, parfaitement blanc, idéalement familial qui est le point de vue de Cathy Whitaker. Cela me rappelle une scène si belle du "Mirage de la vie" (Sirk, 1959). Lana Turner a passé toute sa vie avec sa servante, Juanita Moore, et celle-ci, mourante, lui demande un grand enterrement en présence de tous ses amis. Lana Turner lui dit : "Annie, je ne savais pas que vous aviez des amis !" Et Juanita Moore lui répond : "Mais, Miss Laura, vous ne m'avez jamais posé la question." Cela montre au public que le film ne lui a pas tout raconté, que des choses importantes ont été omises. Et ce n'est pas seulement Lana Turner qui ne s'est jamais préoccupée de la vie de sa servante noire, c'est aussi nous, le public. On ne s'est jamais posé la question pendant tout le film…
Il y a une référence au "Mirage de la vie" dans "Loin du paradis", dans la séquence où Cathy demande à Sybil, sa bonne, "Vous devez quand même bien connaître une bonne association de bienfaisance". Une de ces associations frappe à sa porte, mais Cathy n'a pas le temps de les voir. Même avec toutes ses bonnes intentions, Cathy passe complètement à côté des gens authentiques avec lesquels elle ne sait pas communiquer.
Je voulais montrer ce regard tronqué qu’avait l’Amérique. Le racisme de la société américaine était relayé par des films issus de l’Amérique blanche.
Le racisme existe toujours de nos jours, et à un degré incroyable. Les gens se retrouvent en conflit avec leur propre sexualité, même dans une société qui propose un peu partout des modèles "positifs". La race comme l'orientation sexuelle sont perçus par notre culture comme génératrices de conflit. Ce sont des sujets totalement actuels.”L’influence de Douglas Sirk"Douglas Sirk (1900-1987) était un intellectuel né en Allemagne, qui connaissait personnellement Brecht et qui avait été metteur en scène de théâtre dans les années 20 et 30. Pour le pouvoir nazi, il était progressiste et radical. Sa première épouse, dont il avait divorcé, fut très proche du parti national-socialiste. Sa seconde femme était juive. Ils fuirent tous les deux en Amérique.
Dans les années 50, les studios Universal l'engagèrent pour porter à l'écran des récits dans le genre de ceux qui paraissaient dans les journaux féminins comme le "Ladies Home Journal". Ces films sont devenus célèbres. Ils sont réputés pour leur Technicolor somptueux, mais leur superbe photographie utilise aussi beaucoup les clairs-obscurs, comme dans les films noirs. Ces films racontaient le destin des femmes, ils décrivaient leur environnement social et familial, mais ils montraient aussi la nature répressive de la petite bourgeoisie américaine.
"Tout ce que le ciel permet" est sans doute le film de Sirk que je préfère. C'est l'histoire d'un scandale dans une petite ville, causé par une femme, Jane Wyman, qui a une relation amoureuse avec son jeune jardinier (Rock Hudson). Fassbinder en a réalisé un remake en 1974 ("Tous les autres s’appellent Ali").
Fassbinder était touché par l'attention et la bienveillance que Sirk accordait à ses héroïnes. Il disait : "Avant Sirk, je n'avais jamais vu de femmes réfléchir à l'écran." Et je suis d’accord avec lui. Le jeu de toutes les comédiennes qui ont interprété les personnages féminins de Sirk rend ces femmes tellement authentiques qu’elles nous bouleversent. La grande force du mélodrame est qu’il permet de regarder au delà de la surface des choses. J’espère que les spectateurs y reconnaîtrons leurs désirs inavoués et qu’il se laisseront aller à pleurer."
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Critiques
- Beau, tragique, émouvant et superbement interprété. Absolument admirable
Le Parisien - Magnifique et intemporel
Les Inrocks - Julianne Moore est splendide, "tout simplement" immense.
Libération - Imposant et émouvant
Les Cahiers du Cinéma - Intelligent et élégant
Le Figaroscope - Un réel talent de réalisateur doublé d'un grand courage artistique
Le Monde - Un cinéaste inspiré
Première - Un film qui frise la perfection visuelle
L'Humanité - Julianne Moore fait merveille dans ce rôle de belle captive
Télérama
- Beau, tragique, émouvant et superbement interprété. Absolument admirable
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Récompenses
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Prix de la meilleure photographie -
Festival de Venise 2002
Prix de la meilleure actrice
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