Un père vient à Hong-Kong pour venger sa fille, victime de tueurs à gages.
Sur son passeport est marqué "cuisinier".
20 ans plus tôt, il était un tueur professionnel.
Vengeance
Réalisateur : Johnnie To
Sortie en salle : 20-05-2009
Avec :
Johnny Hallyday, Sylvie Testud
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Bande annonce
- 109 min
- France, Hong-Kong
- 2009
- 1.85
- Dolby SRD
- Visa n°123.175
Synopsis
Un père vient à Hong-Kong pour venger sa fille, victime de tueurs à gages.
Sur son passeport est marqué "cuisinier".
20 ans plus tôt, il était un tueur professionnel.
Critiques presse
Un assemblage de maîtrise des règles et de capacité de les transgresser, de puissance d'incarnation et d'abstraction, de tristesse profonde et de liberté comique. : Cahiers du Cinéma
Un grand film de mise en scène. : Les Inrocks
Un parabole bouleversante de la mémoire qui flanche. Mais on n'est pas prêt d'oublier Johnny le Magnifique. : Libération
Ce polar virtuose offre un rôle taillé sur mesure à Johnny Hallyday. : 20 minutes
Johnny est fragile et beau. : Le Monde
Johnny Hallyday en impose, avec un étonnant mélange de sobriété fatiguée, de classe cabossée et de magnétisme animal. : Le Parisien
Scénario millimétré permettant le déchaînement de batailles rangées incessantes, tonitruantes et réjouissantes : Marianne
Crédits du film : © 2009 ARP - MEDIA ASIA
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Fiche artistique
Costello Johnny Hallyday
Irene Thompson Sylvie Testud
Kwai Anthony Wong
Chu Lam Ka Tung
Lok Lam Suet
George Fung Simon Yam
Wolf Cheung Siu Fai
Python Felix Wong
Crow Yuk Ng Sau
Inspector Wong Maggie Shiu
Mr Thompson Vincent Sze
Fiche techniqueRéalisateur Johnnie To
Scénario Wai Ka Fai
Image Cheng Siu Keung
Son Steve Chan
Décors Silver Cheung
Costumes Stanley Cheung
Montage David Richardson
Musique Lo Tayu
Producteurs Michèle et Laurent Pétin
Producteurs exécutifs Elaine Chu
Producteur associé Ding Yuin Shan
Une production ARP
Une distribution ARP Sélection
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Johnnie To
Qu'est-ce qui vous a séduit, chez Johnny Hallyday?Mes producteurs m'avaient donné des DVD de certains films, et de quelques concerts. J'ai tout de suite vu qu'il avait une grande masculinité. Les concerts m'ont fait comprendre l'immensité de sa popularité. Je n'imaginais pas l'idole qu'il était ! Mais ce n'est qu'en le rencontrant que j'ai su qu'on pourrait travailler ensemble. Il fallait que je le vois pour comprendre tout ce qu'il dégage. Son allure, sa silhouette, sa présence, son visage, et ses yeux incroyables, chargés d'un passé qu'on imagine intense. Le courant est tout de suite passé entre nous, malgré la barrière de la langue. On s'est plu, en tant qu'êtres humains. J'ai compris qu'il y avait entre nous une compréhension, et une vraie confiance. Dès lors, je savais qu'on pourrait faire un film ensemble.Ça ne vous a pas semblé compliqué de l'isoler trois mois à Hong Kong ?J'ai eu peur qu'il s'adapte mal au mode de travail qui est le nôtre. On est loin d'un système à l'américaine, avec des loges aménagées et un aréopage d'assistants… Mais il a tout de suite adhéré à notre façon de travailler. On sentait qu'il nous encourageait à faire comme on avait l'habitude de faire. Il ne voulait pas qu'on change nos habitudes, au contraire, il voulait s'adapter aux nôtres. Il a tout accepté sans jamais protester : la fausse pluie sous laquelle il a passé plusieurs nuits, les rues crasseuses où on tournait parfois…Alors, forcément, toute l'équipe l'a vite adopté, respecté, et aimé. Un homme aussi connu, qui est capable d'être aussi simple, aussi cool, c'était inespéré ! On a vraiment bien travaillé tous ensemble.Que pensez-vous de lui, en tant qu'acteur?Il est arrivé très concentré, prêt dans sa tête. Il posait peu de questions. Il voulait juste vérifier si son idée d'une scène était la même que la mienne. Il est juste, dans son jeu, et dans ses gestes. Sa sincérité est évidente. On croit en lui. Il est vrai. Et puis, il n'a rien fait d'autre que se consacrer au film, ce qui est merveilleux, quand on pense qu'à Hong Kong, les acteurs font généralement deux ou trois films en même temps ! Lui nous a réellement consacré tout son temps.Cela changeait quoi pour vous, de tourner principalement en anglais?Pour moi, rien. C'est pour les acteurs de Hong Kong que cela a été difficile ! Non, le vrai changement pour moi a été de démarrer le film avec un scénario écrit. D'habitude, j'ai tout dans la tête, et le scénariste écrit les scènes au fil du tournage. Cette fois, le film était écrit et dialogué, parce que c'était la demande de mes producteurs. Et je dois dire que c'est pas mal… Ça permet de recevoir d'autres idées de ceux qui le lisent, et d'enrichir sa réflexion. Mais faire un film, avec ou sans scénario écrit, cela se passe toujours de la même façon. Au début, on est le patron, on conduit le film. Et, après quelques jours, c'est le film qui prend la barre et qui décide. Donc, il y a des éléments du scénario qui ont évolués au fil du tournage. Mais, à part Johnny Hallyday, aucun acteur ne l'avait lu !Pourquoi tenez-vous à ce qu'ils ne connaissent
pas l'histoire?Pour préserver leur naturel, leur spontanéité. Ils n'ont pas le temps de fabriquer quelque chose. On leur donne une situation, et ils la jouent aussitôt. Le seul avec lequel j'avais un peu parlé de l'histoire, c'est Anthony Wong. Dans ce film, il joue un tueur qui a de l'expérience, de la distance. C'est un samouraï errant qui ne s'est jamais fixé. Il sait que, chez Big Mama, Costello est en sécurité. Peut-être aurait-il rêvé de finir comme Costello d'ailleurs…Parlez-nous un peu de Costello…C'est un homme qui a beaucoup vécu, sans doute beaucoup souffert aussi. Il dégage quelque chose de douloureux. Son regard est chargé d'histoires, dont il a perdu la mémoire. C'est cela qui m'intéresse. Tout ce qu'il a vécu, il l'a oublié. Seul ses yeux en portent la trace…Johnny a apporté beaucoup d'humanité à Costello. Il l'a rendu très émouvant.Sylvie Testud a rejoint le plateau pour
quelques jours…Elle a accepté de venir pour un rôle très court, mais essentiel, puisqu'elle est la raison d'être de cette histoire. Quelle actrice ! Elle a beaucoup de métier, elle sait très vite comment elle va jouer une scène, son instinct est sûr. Elle a exploité tous les aspects de son rôle, aussi court soit-il. Elle a basé son jeu sur le fait qu'il s'agit avant tout d'une mère de famille. Elle cuisine comme une maman, elle protège ses enfants comme une maman. Et quand je la regardais sur mon écran de contrôle, dans sa scène avec Johnny Hallyday, je ne comprenais pas ce qu'ils se disaient en français, mais toutes les émotions de la scène, je les lisais sur son visage.Vous aimez manger et on mange beaucoup
dans vos films, notamment dans celui-là…Filmer un repas, c'est la façon la plus simple, la plus concrète de montrer le lien qui unit les gens. Manger, c'est échanger. C'est un acte simple et fondamental. Manger, c'est être vivant… -
Johnny
HallydayVous connaissiez le travail de Johnnie To ?Oui bien sûr, je connaissais son cinéma, et aussi sa réputation, l'aura qui l'entoure. Quand on apprécie son travail, on ne peut que rêver de tourner avec lui. D'ailleurs, dès que ce film a été annoncé, plusieurs acteurs que je croisais me disaient : " Quelle chance tu as d'aller tourner avec lui ! ". Ils avaient raison, et j'en avais conscience. Tourner avec Johnnie To, c'est une carte de visite pour un acteur, une consécration. J'ai donc dis oui tout de suite, en n'ayant lu qu'un traitement d'une quarantaine de pages, mais cela m'a suffi. Le thème de l'histoire était là, et j'ai trouvé ça fort, et original.Cela fait quel effet, de partir tourner trois mois à Hong Kong ?C'était la première fois que je me retrouvais en Asie, et, en fait, cela collait parfaitement à mon personnage. Il est seul et perdu, à Hong Kong. J'étais tout à fait comme lui. Même si ma famille est venue me voir, même si mon producteur m'a tenu compagnie durant tout le tournage, c'est une étrange sensation, d'être dans une ville étrangère où on ne connait personne. On est au bout du monde. On a du mal à communiquer. Pour prendre un taxi, pour aller au restaurant, il faut toujours qu'on vous écrive tout sur un papier, sinon, seul, c'est impossible, car les gens dans la rue ne parlent pas du tout l'anglais. Je me suis senti vraiment paumé, comme l'est Costello dans le film. Donc, la réalité servait la fiction. On dit toujours que pour jouer un rôle, on interprète son vécu passé. Et bien sur ce film, je me suis servi du présent. Ce que je vivais, ce que j'éprouvais en étant à Hong Kong, je le jouais aussi.Comment communiquiez-vous avec Johnnie To sur le plateau ?Johnnie To parle un anglais qui est assez sommaire. Alors il m'expliquait tout par le biais de William, un assistant bilingue formidable qui m'a sauvé plusieurs fois de la déprime! Il était mon rapport le plus direct avec Johnnie To. Mais on communiquait surtout en se regardant, sans avoir besoin de parler.Comment travaille-t-il ?Il sait tout à fait ce qu'il veut, et tout coule de source quand on tourne : on voit tout de suite l'élégance de sa mise en scène, la précision de sa direction, son perfectionnisme aussi. C'est un maniaque des détails. Par exemple, il a une idée très précise de comment il veut qu'on tienne un pistolet… Il a une façon de réaliser très particulière. Les plans sont longs. Ils peuvent durer parfois deux, voir trois minutes, ce qui est très jouissif pour un acteur. C'est tout sauf de la télévision ! Le plus frappant pour moi, c'est qu'il a l'art de placer la caméra à un endroit où on ne la mettrait pas d'habitude. Généralement, on déplace la caméra plusieurs fois dans le même décor. Mais lui, déplace le décor, sans bouger la caméra. C'est une chose très surprenante, et formidable, cela donne une perspective totalement inattendue de ce qu'on tourne. Il sait exactement ce qu'il veut, mais il n'est jamais contre une idée. La plupart du temps, il finit par dire non… Mais il est toujours partant : "Try! It may be a good idea… "Comment vous a-t-il dirigé?Il est très respectueux des acteurs, et nous traite tous à égalité. On se sait aimé et respecté par lui. Malgré la barrière de la langue, on le sent. C'est un homme qui ne pense qu'à son travail, qui travaille beaucoup, qui se lève très tôt, qui n'a pas beaucoup de vie privée. C'est aussi quelqu'un qui change d'humeur facilement. Un jour il est adorable, le lendemain, il ne vous dit pas bonjour, juste parce qu'il réfléchit derrière son combo et ne vous voit pas. Ce n'est pas de l'impolitesse, il est simplement totalement concentré. Quand il est content, il l'extériorise, ce qui est très rare pour un chinois. Pour chaque plan, on commençait par des répétitions très précises, puis il faisait deux ou trois prises en moyenne, on montait jusqu'à cinq si le plan était difficile techniquement. Mais j'ai le sentiment qu'il prend quasiment toujours la première prise.Vous arriviez à communiquer avec les autres comédiens ?Il y avait une grande fraternité entre nous, malgré la barrière de la langue. Seul Anthony Wong parlait bien l'anglais. Les autres apprenaient leur texte en anglais phonétiquement. Ce sont des acteurs vraiment formidables, des pros, des bosseurs. Ils sont étonnants, par leur façon de jouer, qui n'est pas la même que la nôtre. Ils sont très stylés dans leur gestuelle, très visuels, très précis. J'ai beaucoup aimé l'humour qu'ils parviennent à faire passer, même dans une scène de tuerie, ou de souffrance. Leur façon de jouer est décalée, très pudique aussi. Ils ne s'extériorisent pas, ou alors seulement en buvant des coups…J'ai compris ça au premier dîner qu'on a fait ensemble, qui a commencé dans un restaurant et a fini autour d'un verre, avec une guitare et de la musique…Vous avez passé trois mois avec des gens qui ne connaissaient pas Johnny Hallyday…Ils savaient que j'étais connu ailleurs, mais chez eux, personne ne sait qui je suis, ils ne m'ont jamais vu sur scène, en concert, ils ne connaissent pas le chanteur. Donc, aucun n'avait d'idée préconçue sur moi. J'ai été engagé en tant qu'acteur. C'était un des grands attraits de ce projet pour moi. Faire du cinéma sans avoir ce fardeau que je traîne depuis des années, par rapport à tout ce que j'ai pu faire dans la chanson. Pendant trois mois, j'ai complètement oublié Johnny Hallyday. -
Anthony Wong
Avant le tournage, vous saviez qui était
Johnny Hallyday ?Absolument pas, donc j'ai regardé sur internet. Ce type est un miracle ! Après cinquante ans de carrière, il est toujours là! Quand vous voyez les carrières des chanteurs en Asie, c'est hallucinant ! Puis je l'ai rencontré, lors d'un dîner que Johnnie To avait organisé. Quand je l'ai vu, j'étais sidéré. Il est grand, mince, affuté. Très rock and roll. Beaucoup d'allure. Et puis on a bavardé et je l'ai trouvé sincère,
attentif. On s'est très bien entendus sur le tournage. J'étais le seul à parler anglais à peu près bien, alors quand il se sentait trop isolé, il venait me voir. Il me disait : "Je suis perdu". Et je lui répondais : "Tu sais quoi ? Moi aussi ! ". C'est vraiment un type adorable.Parlez-nous de votre personnage dans
"Vengeance "…C'est la troisième fois que j'interprète ce personnage chez Johnnie To. Il y a eu "Mission", "Exilé", et maintenant "Vengeance". Quinze ans ont passés. J'ai pris de la bouteille. Je suis plus discret, plus "classe", j'ai gagné en humour, en maturité. Je parle peu. Et je révèle un petit peu mon passé, avec le personnage de Tony, mon cousin, et avec Big Mama aussi. J'ai dit à Johnnie To sur le tournage de la scène avec elle et les enfants : " Il y a plein de gamins, pourquoi c'est lui que j'appelle ? Et pourquoi elle est agressive avec moi? ". J'ai donc imaginé que ce gamin, c'était le mien…Comment Johnnie To vous dirige-t-il ?Très simplement. Il ne dirige pas ! Il dit : " Tu pars de là, tu vas là, et puis là !". Et si ce qu'on fait ne lui plait pas, il hurle dans son talkie walkie, et il nous engueule avec son humour sarcastique très particulier… Mais je l'adore. On est libre d'essayer, d'inventer, il nous pousse à être meilleurs, et on mange des plats délicieux ! Johnny s'efforçait de manger avec nous, même si je pense qu'il en avait
marre de notre cuisine chinoise….Johnny était très discret sur le plateau, très concentré. C'est un sacré bonhomme, on sent une volonté de fer. Je ne connais
pas du tout Johnny Hallyday comme vous. Moi, je n'aivu que Costello sur le tournage. Et il m'a beaucoup plu… -
Simon Yam
Vous répondez toujours présent, quand Johnnie To vous demande?Absolument, et surtout, je ne pose pas de questions, ça l'énerve ! Généralement, il appelle tard le soir en disant : "Je prépare un film, il y a un rôle pour toi", et je réponds invariablement : “Dis moi juste où et quand tu veux que je vienne"… Après seulement, aux essais costumes, je commence à entrevoir de quoi il s'agit, si je vais jouer un gentil ou un méchant…Vous arrivez sur le plateau, vous n'avez rien lu, que vous dit Johnnie To ?Rien du tout ! Sur ce film, par exemple, ma première scène dans le film est la première que j'ai tournée. On a commencé la journée par un plan sur la fille
qui joue ma petite amie, qui sort de la pièce avec un de mes gardes du corps. Je les ai regardé jouer, la façon dont ils bougent, et je me suis dit : "Pourquoi
ils sont comme ça ? Il y a un truc entre eux ?". Puis j'ai vu que j'avais beaucoup de gardes du corps, au moins six. Vu mon costume et mon noeud papillon, j'avais déjà compris que j'étais un gangster, mais là, ,avec une équipe aussi imposante autour de moi, j'ai deviné que j'étais un boss, du genre parano, jaloux, bruyant, peut-être même un peu dingue. Là-dessus, juste avant qu'on ne tourne la scène du baiser, Johnnie To demande qu'on me donne un grand mouchoir. Alors, j'ai improvisé… C'est pour ça que j'aime bien venir sur le plateau quand je ne tourne pas, pour m'imprégner de l'ambiance du tournage, ça m'aide à comprendre ce qui se passe, et surtout, ce qui peut se passer… Et puis, je fais parler mes camarades, acteurs et techniciens, pour qu'ils me racontent ce qu'ils savent déjà !Vous saviez qui était Johnny Hallyday avant
de le rencontrer?Je savais qu'il était très connu en France, surtout
comme chanteur. Je l'ai trouvé adorable, avec un
humour que j'ai beaucoup apprécié. On a parlé de
nos familles, de nos films préférés, et même un peu
de musique, même si je ne lui ai jamais avoué que je
chante très faux… Il a de la chance d'interpréter
Costello. C'est un beau personnage…
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Critiques
- Un assemblage de maîtrise des règles et de capacité de les transgresser, de puissance d'incarnation et d'abstraction, de tristesse profonde et de liberté comique.
Cahiers du Cinéma - Un grand film de mise en scène.
Les Inrocks - Un parabole bouleversante de la mémoire qui flanche. Mais on n'est pas prêt d'oublier Johnny le Magnifique.
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