A 35 ans, Sam est un casseur de coffres hors pair. Entre la garde de son petit garçon qu'il élève seul,
son grand-père qui rêverait de le voir rejoindre l'entreprise familiale, sa petite amie qui se lasse
de ses mensonges, il essaie désespérément de devenir un Mensch, un homme bien.
Mensch
Réalisateur : Steve Suissa
Sortie en salle : 09-12-2009
Avec :
Nicolas Cazale, Sami Frey
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Bande annonce
- 87 min
- France
- 2009
- Scope
- Dolby SRD
- Visa n°122.141
Synopsis
A 35 ans, Sam est un casseur de coffres hors pair. Entre la garde de son petit garçon qu'il élève seul,
son grand-père qui rêverait de le voir rejoindre l'entreprise familiale, sa petite amie qui se lasse
de ses mensonges, il essaie désespérément de devenir un Mensch, un homme bien.
Critiques presse
Ecriture soignée, réalisation classieuse et montage rythmé. Une interprétation de Nicolas Cazalé tout en nuances. : Filmsactu
La générosité de l'entreprise force la sympathie du spectateur pour un personnage parvenu à un carrefour de sa vie. : 20 minutes
Interrogeant la rédemption difficile d'un gangster; le film charme par ses acteurs. : Elle
Un thriller réussi qui mise sur la psychologie des personnages. : Le Parisien
Un casting épatant. : Ouest France
La manière est là, les acteurs aussi. Il y a le jeune Nicolas Cazalé, et aussi un face-à-face remarquable entre Sami Frey et Maurice Bénichou. : Première
Les comédiens sont tous très bien, sobres et dignes. : Télérama
Sami Frey, Maurice Bénichou et Nicolas Cazalé au sommet. : Le Figaroscope
Crédits du film : © ARP - 2009
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Fiche artistique
Sam Hazak Nicolas Cazale
Victor Hazak Sami Frey
Tonio Massari Anthony Delon
Simon Safran Maurice Benichou
Emma Hazak Myriam Boyer
Max Hazak Max Baissette de Malglaive
Helena Sara Martins
Youval Michael Abiteboul
Jewat Fabrice Benichou
Brigitte Evelyne Bouix
Fiche techniqueRéalisateur Steve Suissa
Scénario Steve Suissa
Scénario Stéphane Cabel
Image Jérôme Almeras
Son Jean-Luc Audy
Décors Patrick Durand
Costumes Judith De Luze
Montage Monica Coleman
Musique originale Bruno Coulais
Produit par Michèle et Laurent Pétin
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Steve Suissa
Comment est né le désir de réaliser "Mensch" ?Depuis des années, je travaille sur un biopic intitulé "Victor Young Perez", que j'ai écrit avec Stéphane Cabel. C'est un projet très ambitieux et difficile à monter, donc mes producteurs m'ont conseillé de réaliser d'abord un film plus modeste. J'ai tout à fait compris qu'un film cher ne pouvait pas se monter sur mon nom, surtout que le dernier que j'avais réalisé était un film de commande. Donc, il fallait impérativement que je réalise quelque chose qui me soit proche, que j'aille chercher en moi, que je retrouve mes racines. J'avais depuis longtemps l'idée de faire un film sur ce que raconte "Mensch", c'était dans mon inconscient.Vous avez mis en scène "Mensch" neuf ans après votre premier film "L'envol". Qu'est-ce qui a changé en vous ?Je constate que, neuf ans plus tard, je me pose les mêmes questions, mais autrement. Je suis passé du jeune homme à l'homme. Je suis papa, donc je ne me réveille plus et je ne m'endors plus comme avant. Je suis moins insouciant, moins idéaliste, j'ai gagné en maturité. Pour résumer, "L'envol" racontait ce que je voulais devenir, et "Mensch" ce que je crois être devenu.Les deux films suivants n'étaient pas aussi
personnels ?"Le Grand Rôle" était un film de commande qui m'est devenu personnel. Cela m'a permis d'apprendre le travail d'adaptation, puisqu'il s'agissait de porter un livre à l'écran ; "Cavalcade" en revanche était une commande qui est restée une commande…
Dans ma vie, à l'époque, il y avait surtout le théâtre, bien avant le cinéma. J'ai beaucoup joué, produit et mis en scène…Je travaillais à Rungis la nuit et j'étais au théâtre la journée. Je continue à mettre en scène des pièces, car le théâtre reste très complémentaire du cinéma, en ce qui concerne le travail avec les acteurs. C'est ça qui me fascine : les êtres humains, et la façon dont on peut investir un rôle. Réfléchir d'où vient un personnage, ce qui l'anime, quels sont ses secrets. Savoir comment mettre un acteur dans le bain, même s'il vient tourner deux jours dans un film, réfléchir à ce qu'il doit défendre, de quelle façon il pourra le faire le mieux possible.
Et parvenir à ce qu'il impose le personnage et la situation, dans ces deux jours.Comment avez-vous choisi Nicolas Cazalé ?J'avais réalisé un téléfilm "Trop plein d'amour" dans lequel il tenait le rôle principal il y a huit ans. Je l'avais trouvé intense, intègre. C'est un autodidacte, dans le bon sens du terme. Je l'avais choisi pour incarner Perez. Et cela nous a semblé évident d'en faire le héros de "Mensch". Nicolas est papa depuis peu de temps. J'aime beaucoup ce qu'il dégage, avec cette démarche animale, mais ce regard confiant. Il est à la fois très viril, et à fleur de peau, il est capable d'une grande douceur s'il se laisse aller, malgré la masculinité qu'il dégage.Il y a une scène dans le film où son personnage dit : "Je suis perdu"…C'est l'état dans lequel j'étais quand j'ai écrit les premières lignes de "Mensch". J'avais besoin de parler de ce que je connais, mon quartier, mes racines, des questions que je me pose. J'étais déboussolé de ne pas pouvoir faire "Perez". Faire "Mensch" est devenu crucial. Et je pense que cette nécessité a convaincu les acteurs qui sont venus tourner le film. Je crois que c'est quand on est le plus personnel qu'on est le plus universel. Nicolas Cazalé, Sami Frey, et les autres, sont venus dans le quartier avec moi, ils ont compris pourquoi ce film comptait autant pour moi, et cela a sans doute éclairé leur lecture du scénario.
Nicolas a pris un petit appartement dans le quartier, on allait manger des pâtes tous les soirs, on répétait le texte du lendemain. Il a vécu là et a tout absorbé, il a compris qu'il ne fallait pas fabriquer Sam, mais le vivre, il allait boire son café au café des Folies, et Sami Frey a voulu porter la veste en cuir de mon grand-père en guise de costume. Aux essayages, on lui a présenté une quinzaine de vestes, il a regardé celle que je portais, j'ai dit : "C'est un cadeau de mon
grand-père, Victor" et il m'a répondu : "Et bien, c'est celle-là que je veux porter". Pour moi, c'était sa façon de me dire : "Je sais ce que vous voulez que j'incarne, et je suis d'accord".Comment s'est passée la rencontre avec Sami Frey ?Quand je lui ai envoyé le scénario, il l'a lu, puis il a voulu me voir, et m'a posé des questions, sur chaque phrase. Comment Victor s'est construit, pourquoi il fait ce métier, quel rapport il a à l'argent, comment il est chez lui, son rapport à la fatigue, et j'avais les réponses, puisque je vis avec ces personnages dans la tête depuis très longtemps et j'aime tout en eux : leur brusquerie, leurs saute d'humeur, leur tempérament passionnel. Je lui ai parlé du courage, de l'endurance de Victor, et j'ai comparé ça au vélo. Je lui ai dit : " Victor est un autodidacte qui est dépassé par ses émotions. Il est fou de rage dans sa première scène, et en larmes dans sa dernière." Sami Frey m'a écouté sans me répondre, puis il m'a dit : "On verra".C'est un film sur un quartier, mais pas un film
communautaire…Cette communauté est souvent décrite sur un ton de comédie, parce qu'elle est marrante à caricaturer dans ses excès. Ici, j'ai tenu à ce qu'elle soit vraie. C'est avant tout un film sur des gens qui prennent leur destin en mains, qui se bagarrent avec leur vie. Etre un "Mensch", c'est avoir une certaine idée de ce que c'est, être un homme bien. Etre digne, ne pas se plaindre, ne pas être un enfant gâté. Sam doit faire face aux questions de son fils, il ne peut plus gruger avec la vie, tricher, se défiler. Pour son fils, il va devoir affronter, assumer. Alors il se demande ce que c'est, de nos jours, être un homme bien. On le lui a dit dans son enfance : c'est avoir une dignité, une éthique, se forcer à garder des valeurs, des principes, une priorité qui est le respect des autres. Mais lui, il voit ce qu'est le monde aujourd'hui, un monde où ce que les gens respectent par-dessus tout c'est l'argent, le pouvoir. C'est un anti "Scarface", ce film. J'espère qu'on ira dans les banlieues, pour débattre et dire aux jeunes qui vivent là : "Peut-être que c'est ça qui est le plus difficile : résister, tenir, respecter certaines valeurs". Aujourd'hui, on ne te respecte que si tu pèses lourd. Je ressens ça aussi, dans le cinéma. Je suis confronté à la même dialectique. Est-ce que je dois faire des trucs qui ne me ressemblent pas, et aller vers l'argent, ou bien essayer de faire quelque chose de personnel, qui me ressemble, quitte à ce que ce soit plus long et plus compliqué ?Et cela a été facile de convaincre Maurice Benichou ?J'avais peur qu'il refuse car je savais qu'il avait refusé tous les films "communautaires", il ne voulait pas rentrer là-dedans. Je crois que le scénario l'a touché. Après la lecture, il m'a appelé : " Vous me proposez Victor ? Non, Simon ? Ah, c'est encore plus intéressant…" Il a été merveilleux, même quand on tournait par moins quinze. J'ai eu de la chance avec les acteurs. Ils sont quasiment tous issus du théâtre. On a tourné de façon nerveuse, on avait six semaines pour le faire, et du coup, on allait tout de suite dans le vif. C'est bien, on n'a pas le temps de se prendre la tête sur un plan, on n'est pas obsédé par la forme technique, mais on se concentre sur les acteurs, leurs gestes, leurs tics, leur allure, leur attitude. Moi, je ne cherche pas à faire des plans, mais à ce que les acteurs vivent la situation, perdent le contrôle, s'abandonnent et se surprennent eux-mêmes, qu'ils prennent du plaisir, et abordent un territoire qu'ils ne soupçonnent pas.Maurice Bénichou et Sami Frey n'avaient
jamais tourné ensemble ?Cela parait incroyable, mais ils ne s'étaient même jamais rencontrés. Et ils se sont évités jusqu'à la dernière seconde, avant de tourner leur face à face. Quand enfin ils se sont retrouvés autour de cette table, Maurice a dit : "Je suis très fier de travailler avec vous" et Sami a répondu : "Et moi je suis très fier de vous avoir comme client". Ensuite, cela a été du bonheur pur. Ces acteurs-là, on ne les dirige pas. On les regarde, et après on propose d'essayer autrement : un peu plus, un peu moins, plus vite, moins vite… J'ai eu cinq versions de la scène : longue, courte, nerveuse, force tranquille…Quand c'est incarné à ce point, quand on voit les techniciens devenir spectateurs, c'est un immense plaisir.Anthony Delon est surprenant…Il s'est laissé bousculer. Il est habité, concentré, pudique, bien loin de l'image un peu lisse qu'on peut avoir de lui. Je l'ai dirigé au théâtre, et on était en tournée quand j'écrivais le scénario, donc, j'ai naturellement pensé à lui. Il a pris douze kilos dont huit de muscles, il s'est laissé pousser la barbe, il a été très présent durant la préparation du film, et là j'ai le sentiment qu'on va le redécouvrir. De même, j'espère qu'on va découvrir Michaël Abiteboul, qui est très intéressant dans un rôle cassecou. C'est toujours difficile de jouer le drogué, l'allumé. On est parti du principe que Youval, son personnage, est l'envers de Sam. Sans sa famille, son éducation, Sam aurait pu tourner comme Youval. L'adrénaline, ça peut servir à se détruire. Il a réussi à être monstrueux et touchant en même tempsEt comment avez-vous choisi Sara Martins pour incarner Helena ?On a fait des essais avec plusieurs comédiennes. Il fallait trouver un "Mensch" au féminin, se dire que Sam est amoureux d'elle, non seulement parce qu'elle est belle, mais parce qu'elle a du tempérament, un point de vue. Elle s'est imposée dans les essais. Elle trouvait que Nicolas ne la regardait pas, alors elle l'a plaqué contre un mur, et là, il l'a vraiment vue…Quelle scène vous faisait le plus peur ?Les deux scènes de repas, j'en ai fait des cauchemars. C'est le jour où j'ai eu le plus le trac. Treize personnes à table, filmer en quelques heures une ambiance du quotidien, je me disais : "Pourvu que ça marche !". On a tourné chez mes grands-parents, ma mère a fait le couscous, ils se sont mis à table à huit heures du matin. Personne autour de la table n'avait jamais mangé ça. Ils se sont resservis trois fois, tellement ils étaient bien, détendus. C'était magique à voir. Ils venaient tous d'univers différents, mais ils ont formés un vrai clan…Ces scènes étaient la clé du film. Je ne voulais pas faire un film de genre, je voulais surtout aller dans l'humain, pour que chacun puisse s'identifier à cette famille. Choisir qui on veut devenir et comment y parvenir, cela existe dans tous les milieux, dans toutes les familles… -
Nicolas
CazaleVous êtes devenu comédien, par envie ou par hasard?A 18 ans, je suis allé voir une copine jouer dans un atelier, dans le village où je vivais. Ce que j'ai vu et entendu ce jour-là m'a donné immédiatement envie d'aller à Paris pour être comédien. C'était une évidence, un désir profond. Alors, quelques semaines après, j'ai passé mon bac et je suis monté à Paris. J'ai passé l'été à mettre des tracts sur les pare-brises pour gagner de l'argent, et je suis entré au cours Florent. J'ai été très malheureux dans ce cours. C'était le contraire de ce que j'avais vu dans mon village. Il n'y avait rien de spontané, tout était très prise de tête, arriviste, ça parlait casting, et agent, j'ai détesté cette ambiance, et j'ai eu du mal à apprivoiser Paris. Alors je suis parti, j'ai beaucoup voyagé, et quatre ans plus tard, je suis revenu, plus mûr, plus posé. Là, j'ai eu la chance de rencontrer des gens de grand talent qui m'ont fait confiance, et offert des rôles magnifiques à défendre. Je pense à Gaël Morel avec qui j'ai tourné "Le clan" et “Les chemins de l'Oued", à Ismaël Ferroukhi avec qui j'ai fait "Le grand voyage" entre autres. Ces films n'ont pas fait énormément d'entrées, mais ils ont nourri mon envie de faire ce métier. Là-dessus, mon travail avec Steve a été un vrai virage.Comment vous êtes-vous rencontrés ?Mon agent m'a appelé et m'a dit : "Un réalisateur t'a choisi pour son téléfilm. Il a vu ta photo et il veut te confier le rôle principal". J'ai trouvé ça très courageux, de me choisir sans me rencontrer, ni me faire passer d'essais, alors j'ai fait comme lui, j'ai dit oui sans le connaître. On a fait ce film, un road-movie, en s'entendant très naturellement, sans avoir à se parler beaucoup. On était sur la même longueur d'onde. Puis, chacun a fait son chemin de son coté, et "Mensch" est arrivé. C'est le film de la maturité pour chacun de nous.En quoi "Mensch" est-il une étape pour vous?C'est la première fois que le héros que j'incarne, c'est le personnage, ce n'est plus du tout moi. Cela ouvre des perspectives énormes ! Quand on tire le personnage à soi, on finit par tourner en rond. Je commençais à sentir ça. Je donnais ce que j'étais, au lieu d'imaginer, de fantasmer un personnage. Mais cette fois, avec Sam, j'étais mûr pour ça, et Steve m'a donné toute sa confiance. Il a cru que je pouvais proposer autre chose que celui que je suis. Je suis entré dans la peau de ce type de 35 ans, en costume, qui a un fils de six ans. J'ai dû trouver sa façon de marcher, de poser la voix. J'ai composé, j'ai fantasmé ce personnage. Il est dans la retenue et c'est excitant, on se met en danger, on ne
connaît pas le résultat. Il y a eu des jours où j'avais peur de le perdre, peur de ne pas avoir choisi le bon chemin, avec son débit de parole un peu lent et posé.
Il dit peu de mots, tout passe dans le regard et les gestes, c'est dangereux, il faut avoir une grande confiance en soi. Steve y croyait tellement qu'il a réussi à me convaincre. J'ai veillé à ne plus être que dans l'instinct, j'ai appris à travailler plus en amont. Je savais que ce film, ce rôle, étaient essentiels pour Steve, alors je me suis abandonné à lui. Steve, c'est un Mensch, un vrai, quelqu'un sur qui on peut compter, humainement.Comment vous dirige-t-il sur le plateau ?Il aime plus les acteurs que lui-même. Il ne se prend pas la tête, il n'a pas des poses de metteur en scène, il ne se grise pas à coups de plans et d'angles et de
jargon technique. Il l'a dit un jour sur le tournage : "Je ne connais rien aux lumières, rien aux focales. Moi, je sais juste parler aux acteurs". Et tout le monde s'est incliné. Il ne se monte pas le bourrichon, il connaît ses limites, il fait une totale confiance à Jérôme Alméras, son chef opérateur. Cela lui permet de se concentrer sur ce qu'il sait faire mieux que les autres : la direction d'acteurs. Il n'est pas du genre à inventer des digressions sur le passé de Sam. On joue un moment de sa vie, c'est tout. De toute façon, je sentais bien qu'il y avait beaucoup de Steve dans ce personnage, donc, en découvrant Steve, j'apprenais aussi qui était mon personnage.Vous étiez intimidé de tourner avec Sami Frey ?C'est stimulant, plutôt qu'intimidant ! Le jour de notre grande scène ensemble, j'étais fatigué, je voulais me reposer. On partageait la même loge. On a passé une heure et demie ensemble sans se parler. Mais ce n'était pas un silence pesant, ou gênant. J'étais allongé sur un lit, lui était dans un fauteuil et sirotait un coca. Chacun dans ses pensées. Et après, on a joué notre scène. C'était passionnant de soutenir son regard, j'étais très concentré. Si c'est ça le trac, alors je m'en sers. Je ne supporte pas l'idée de ne pas avoir tout tenté, tout donné au metteur en scène. Il vous a choisi, c'est votre devoir d'être à la hauteur. J'ai eu le sentiment ce jour-là qu'on avait partagé une belle scène de cinéma. Le soir, après un tournage, je demande toujours au metteur en scène: "Ça va ? C'est ça que tu voulais ?" C'est vital pour moi, de ne pas le décevoir, c'est le contrat que je dois respecter. C'est son film, pas le mien, donc, je suis là pour lui donner ce pour quoi il m'a choisi.Quelle scène a été la plus difficile à tourner ?Je redoutais la scène du petit déjeuner, qui est à l'arrivée plus forte qu'à la lecture. Le fait que Youval prenne mon fils dans ses bras au début de la scène, ce n'était pas prévu, et cela a créé une tension immédiate, incroyable. De même, la scène avec Sara où je tape dans le mur était très écrite, très casse gueule. Mais en enlevant une ou deux phrases, en ajoutant des silences, c'est devenu une scène forte. Steve n'est pas borné, il écoute, et si tu as une bonne idée, il la prend. D'abord, il dit non, mais ensuite, il prend… Une fois je lui ai demandé : "Pourquoi tu
commences d'abord par dire non ?" Il m'a répondu : "Ça me laisse le temps de réfléchir !"…Qu'est-ce qui vous a surpris, en voyant le film terminé ?C'est l'intensité du film qui m'a surpris. On est oppressé, dans une tension permanente qui s'accentue au fil des scènes. Et quand c'est fini, on a envie de le revoir ! Je trouve que le travail de chacun est généreux, subtil et au service du film. La lumière est magnifique, mais ne se fait pas remarquer. C'est comme la musique : on la devine, on la sent, c'est un coeur qui bat, et elle n'est jamais conventionnelle.
Les acteurs sont aimés dans ce film : cela se voit. Et surtout, on croit à cette famille. On les voit autour de la table, on ne sait pas trop qui est qui, par rapport à l'autre, mais, comme on n'a rien cherché à expliquer, on y croit, ça marche. C'est comme mon fils dans le film. Il est blond et pâle, le contraire de moi. Mais c'est mon fils, on y croit, comme moi j'y ai cru en faisant le film. C'est un film qui trace, qui file, qui va vite et droit.
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Critiques
- Ecriture soignée, réalisation classieuse et montage rythmé. Une interprétation de Nicolas Cazalé tout en nuances.
Filmsactu - La générosité de l'entreprise force la sympathie du spectateur pour un personnage parvenu à un carrefour de sa vie.
20 minutes - Interrogeant la rédemption difficile d'un gangster; le film charme par ses acteurs.
Elle - Un thriller réussi qui mise sur la psychologie des personnages.
Le Parisien - Un casting épatant.
Ouest France - La manière est là, les acteurs aussi. Il y a le jeune Nicolas Cazalé, et aussi un face-à-face remarquable entre Sami Frey et Maurice Bénichou.
Première - Les comédiens sont tous très bien, sobres et dignes.
Télérama - Sami Frey, Maurice Bénichou et Nicolas Cazalé au sommet.
Le Figaroscope
- Ecriture soignée, réalisation classieuse et montage rythmé. Une interprétation de Nicolas Cazalé tout en nuances.
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Récompenses
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