My Magic

"My magic" parle d'amour, de liens familiaux, de rédemption… et de magie. "C'est certainement mon film le plus personnel. Je suis père de famille, j'ai quatre garçons, et depuis longtemps je voulais m'intéresser aux rapports père-fils, aux obstacles qui peuvent perturber leur relation, et à la façon dont on peut maintenir ce lien malgré tous les écueils. Je connaissais Francis Bosco, qui est magicien de profession, depuis plus de dix ans. Il est plus grand que la vie. Je rêvais de faire un film avec lui et pour lui." Eric Khoo contacte le journaliste Wong Kim Hoh, avec lequel il avait collaboré sur ses deux précédents films. Ils évoquent plusieurs idées, mais rien ne les séduit. Puis Eric Khoo lit "La route" de Cormac Mac Carthy, qui décrit les tribulations d'un père et de son fils, survivants dans un monde postapocalyptique. Cela lui inspirera le thème du film, qu'il écrit en quelques jours. Kim Hoh se trouvant en Inde, c'est par mail qu'Eric Khoo lui envoie ses idées pour qu'il les transforme en dialogues. Pendant ce temps, il rassemble son équipe, notamment Adrian Tan, son chef-opérateur attitré. D'autre part, il organise des ateliers de travail entre Francis et l'enfant, interprété par Jathishweran. "Je tenais à ce qu'ils établissent un rapport entre eux, qu'ils soient à l'aise l'un avec l'autre. Jathis est un miracle de naturel. Quant à Bosco, il était mon rocher de Gibraltar. La plupart des scènes de magie, il les a faites lui-même. Il ne voulait absolument pas être doublé. Donc, on a veillé à ne faire qu'une seule prise, pour ne pas prendre le risque qu'il se blesse. D'ailleurs, nous
avons réussi à tourner le film en neuf jours, grâce à une équipe formidable qui a tenu le rythme. La langue de tournage était problématique. Les deux acteurs sont indiens, et parlent tous deux le Tamil, une langue qui m'est étrangère. Heureusement, l'actrice Grace Kalaiselvi, qui joue à leurs côtés, nous a servi de traductrice. J'ai toujours voulu que ce film soit petit et délicat. Je ne voulais pas d'extravagance, au contraire, je tenais à conserver un ton intimiste et subtil. La fin du film était difficile à trouver. Il fallait le hisser à un autre niveau, sans paroles ni artifices. Je crois qu'elle est juste, en tout cas, elle me correspond. J'espère que les spectateurs retiendront de ce film qu'il ne faut jamais juger les gens sur leur apparence…"